Don't stand so close to me

Minuit. La jeune femme était encore dans son bureau pour régler quelques dossiers. Cela faisait un moment qu’elle travaillait ici. Sa maladie lui donnait quelques maux de tête qui se faisaient particulièrement oppressants. La jeune femme rangeait quelques dossiers. Le calme était presque dérangeant. Habituellement, il se passait toujours quelque chose. Que ce soit des cris, une panique, ou peu importe. Parfois, la jeune femme se demandait ce qu’elle faisait ici, elle se demandait si elle était à sa place. Elle et ses grandes intentions d’aider les autres, elle se négligeait trop souvent. Disons qu’ici, tout le monde ne fonctionnait pas de la même façon. Son mal de tête était particulièrement désagréable à ce stade de la nuit, surtout qu’elle tentait de mettre en ordre des choses sur les patients. Eleanor se levait de sa chaise, elle devait prendre un peu de repos, la maladie était en train de prendre le dessus sur elle. Il y avait l’effort qu’elle mettait au boulot et aussi le fait qu’elle ne se traitait pas comme le devrait le faire qui empirait sa situation. Elle avait beaucoup de mal à accepter cette maladie qui prenait lentement plus de place. Elle savait que ce qu’elle faisait n’avait rien de bien, elle savait qu’elle devait se soigner. Il était le temps de partir, de se reposer, mais il faut croire que le destin en voulait autrement. La porte se poussait en vitesse et un intervenant venait la rejoindre pour lui annoncer qu’une de ses patientes était en crise d’angoisse. Cela faisait quelque temps qu’elle suivait le dossier de Zippora et elle y mettait beaucoup de cœur et de temps, surement un peu trop. La blonde sortait donc de son bureau pour suivre le jeune homme et arriver dans la chambre de la jeune femme. Son regard se posait sur son collègue pour lui faire signe de partir. Anna avait l’habitude de s’occuper de la jeune femme et être seule avec elle ne la rendait pas nerveuse. Elle savait, avec le temps, comment s’y prendre et elle trouvait toujours un moyen de la calmer.

La tension était palpable. La blonde faisait quelques pas pour se poser sur le rebord du lit de la patiente. Zippora était en était de choc, ça se voyait pas sa respiration et son comportement anxieux, cette façon qu'elle avait de ne pas rester en place. Calme, Eleanor se contentait de rester calme et dans un silence profond pour le moment. Sa tête lui procurait un mal qu’elle ne pouvait contrôler. Sa maladie était en train de la rendre folle, mais elle ne pouvait rien y faire ou elle ne voulait pas. Son regard se posait sur elle, croisant quelques fois les pupilles mouvementées de sa patiente. C’était étrange, cette sensation qu’elle ressentait quand elle se trouvait en face d’elle. Cette attirance. Ce goût de l’interdit. Ce sentiment qui prenait un peu trop de place. Cet attachement. « -Zippora.» Sa voix était douce. La jeune femme avait simplement envie qu’elle se calme et qu’elle cesse de bouger, de suffoquer, de paniquer. « -Viens près de moi je t’en pris. Calme-toi. Viens me parler.» Anna faisait preuve de beaucoup de calme et de contrôle, même si au fond elle ne se sentait pas réellement bien à ce moment précis. Son mal de tête ne faisait qu’amplifier et cet attachement était en train de la rendre folle. La nervosité et l’anxiété de la jeune femme étaient palpables. Anna se tournait pour poser directement son regard dans celui de la jeune femme. Zippora ne parlait pas. Silencieuse. Elle était tendue, stressée et l’intervenante n’avait aucune idée de ce qui était en train de se passer. Ses deux mains se posaient contre ses joues pour la forcer à poser son regard dans le sien. « -Parle-moi Zippora. Dis-moi ce qui est en train de se passer.»

Étrange sensation. Elles étaient seules, sans le moindre témoin, sans personne et elles étaient terriblement près l’une de l’autre. Attraction qu’elle ne pouvait nier. Acte qu’elle ne devait pas faire. Anna ne pouvait pas avoir le moindre contact avec une patiente. Qu’est-ce qui était en train de se produire? Sa raison lui sonnait de se reculer, mais ce n’est pas du tout ce dont elle avait envie. Ses doigts glissaient doucement sur la nuque de la jeune femme. On ne peut pas dire qui a commencé le baiser, mais leurs lèvres finirent par se presser ensemble. Baiser langoureux qui faisait naître des frissons sur le corps de l’intervenante. Leurs langues venaient lentement s’entremêler dans un ballet sulfureux. Ses lèvres qui dégustaient les siennes sans réellement avoir l’intention de s’en séparer. Son corps qui se collait un peu plus au sien. Cette envie qui commençait à prendre place en elle, cette envie qui lui soufflait de se rendre un peu plus loin, de continuer. Pourtant, la raison reprenait rapidement le dessus. Ses lèvres quittaient les siennes dans un soupir. Son regard croisait le sien. Un souffle. Quelques mots. « -Je suis désolée. Je dois partir.» La blonde se levait et quittait rapidement la salle. Elle se maudissait d’avoir fait cela, mais elle avait ardemment envie de continuer et de se rendre bien plus loin.