"I could be fake, I could be useless, you know i could be just like you."

Dans une grande maison du quartier huppé de Manhattan un air de guitare raisonne. Une jeune femme assise sur son lit fait glisser ses doigts sur son instrument. L'air satisfait mêlé à la touche de douceur que l'on peut lire sur son visage trahit son bien-être. Addison. Fille adoptive d'immondes riches imbus de leurs pathétiques personnes, Addison est née dans le Centre. Impossible ? Presque. Sa véritable mère était enceinte à son arrivée, le bébé a donc été envoyé vivre dans une famille "saine". Conneries. Elle les déteste depuis toujours. Du moins d'aussi loin qu'elle s'en souvienne. Elle ne supportait pas leur façon de l'appeler " Addy chérie". Elle n'était pas leur chérie. Et ne le serait jamais. Si elle n'avait pas manifesté de surprise à l'annonce de sa véritable identité - elle ne pouvait pas être le fruit de l'amour de ces deux bouches d'égouts- le fait que sa mère soit internée au Centre la troublait. Depuis ce jour, celui de ses 16 ans, elle n'avait qu'un but : la retrouver.
Ce soir, ses "parents" donnent une réception. Tous les enfoirés de New York seront là. Et comme toujours, elle devra poser, au milieu de tous ces gens qui lui inspirent une haine viscérale, telle une oeuvre d'art, trophée de ses parents. Addison ne souriait jamais. Elle n'en voyait pas l'utilité. Pour elle, le monde n'était qu'une saloperie sans fin dont elle était condamnée à faire partie. Seule sa guitare arrivait à l'apaiser. Quand elle se sentait sur le point de craquer, d'envoyer sa "mère" se faire trouer le cul avec ses pots fleurs, elle jouait. Et là, le temps s’arrêtait. La terre cessait de tourner. Elle recommençait à respirer. Et là, elle est justement sur le point d'exploser. Elle revenait d'un Scan. Et à chaque fois, c'était pareil : elle ne comprenait pas. Et ne pas comprendre la mettait hors d'elle. Elle subissait cette épreuve depuis le jour de sa naissance. Ça ne l'avait jamais dérangée jusqu'à ce qu'elle découvre la vérité. Elle s'était alors renseignée et avait découvert qu'elle bénéficiait d'un traitement spécial dans la mesure où les gens "normaux" ne se faisaient pas scanner avant l'année de leurs 15 ans.
Addison entendit la voix de sa mère adoptive l'appeler et posa sa guitare. Elle devait se préparer à affronter les " sombres macaques".