I wanna forget the past, but the past follow me

• When a life begin •

Les pleurs retentissaient dans la salle d'accouchement. L'infirmière tentait tant bien que mal de calmer les cris de la nouvelle-née, mais en vain. Une femme d'une trentaine d'années, les cheveux en batailles et le visage fatigué lui demanda d'une voix ferme de lui donner l'enfant. A peine dans les bras de sa mère, le bébé cessa de pleurer. Un pouvoir, un charisme, quelque chose de fort se dégageait d'elle. Finalement, son visage se fendit d'un sourire, et parut tout de suite plus jeune. Elle se tourna vers l'homme debout près d'elle, qui observait sa fille, les yeux écarquillés, ébahis. Elle lui toucha délicatement la main alors que de l'autre, elle tenait toujours sa fille nichées dans ses bras. « Christian » Lui dit-elle d'une voix douce. « Comment va-t on l'appeler ? » Il finit par baisser les yeux vers sa femme. « Raphaelle. » Ce simple nom fit sourire sa femme. Elle était d'accord. « Et Bloody aussi, c'est beau Bloody. » Un prénom français donné par mon père Américain, et un anglais donné par ma mère Française.

J'ai passé toute mon enfance dans une gigantesque maison à Paris. Mon père était tombé sous le charme de ma mère alors qu'il était en voyage d'affaire. Mon père est un businessman, il voyage beaucoup, mais il est souvent là pour maman et moi. Ma mère, est une riche héritière française. Cela tombe bien, puisque pour conserver sa fortune, elle devait se marier à un homme riche et dynamique. Néanmoins, c'est bel et bien un mariage d'amour qui les a réunit. Et un an après leur mariage, me voilà ! Fraîche comme une fleur, souriante et toute nouvelle pour ma famille. C'est ma mère qui a arrêté son travail pour s'occuper de moi. Puis, deux ans après moi naquit Kristen. Ma petite soeur. Une des choses les plus précieuses à mes yeux. Nous nous entendions très bien. Notre relation fraternelle était souvent au beau-fixe. Il était rare que l'on se dispute, mais quand c'était comme ça, il ne fallait pas s'en mêler au quel cas la colère des deux soeurs De Laroche s'associait fissa et se liguait contre vous.

Nous grandissions, nous étions heureuses dans notre famille. Le temps passait très vite. Je ne le voyais plus passer. J'étais au collège un jour, puis au lycée un autre. Ma meilleure amie de l'école primaire ne me quittait plus, nous étions inséparables, nous racontions tout. Je grandissais, devenait belle, me faisait des amis. Des ennemis. Au lycée, j'étais devenue très fêtarde. Ma meilleure amie aussi, et elle fut bientôt prise dans le tourbillon de la cigarette, et la drogue suivi. J'étais au courant, mais je ne pouvais rien faire. Elle n'en prenait pas devant moi, n'en parlait pas. Nous n'abordions pas le sujet. Je ne savais pas comment l'aider.
J'étais tombée amoureuse aussi. Je m'en souviens comme si c'était hier. J'étais en retard ce matin là. Le réveil n'avait pas sonné, et ma mère m'avait réveillée en hurlant. Je m'étais levée en quatrième vitesse, enfilant une robe rapidement. J'avais l'impression d'être Speedy Gonzalez. Ma mère avait appelé un taxi, me disant que j'irais plus vite qu'à pieds. M'enfin, j'étais sceptique. Le bouchons à Paris, surtout à 7h45 du matin était fréquents. Quand je fus enfin arrivée au lycée, je courais sur mes douze centimètres de talons -j'avais pris la première paire de chaussures qui m'était tombée sous la main- quand soudain, une grande masse s'abattit sur moi. Je fus projetée au sol deux mètres plus loin tandis qu'un jeune homme était tombé à l'endroit même où il m'avait percutée. Je commençais à pestiférer à voix haute. Déjà que j'étais en retard, mais si en plus on s'amusait à me faire tomber, ça n'allait pas le faire ! Je rassemblais mes affaires à la hâte, quand une main apparut dans mon champ de vision. Je levais les yeux vers le jeune homme. Il semblait confus. Je pris donc la main qu'il me tendit, et il me releva avec douceur. « Ç ... ça va ? Je ne t'ai pas fait mal ? Je suis vraiment désolé, je ne t'avais pas vu... » Il semblait véritablement sincère. Je lui souris. « Non non, ça va, c'est pas grave, ça arrive. » Il poussa un petit soupir de soulagement. Je le regardais un peu plus attentivement. Il était vraiment beau garçon, grand, les cheveux court, châtains, les yeux marrons. Une impression de sécurité se dégageait de lui. « Je m'appelle Logan et toi ? » « Raphaelle. Enchantée. » Alors que nous sourions tout les deux, je me rendais compte que j'étais en retard à mon cours. Très très en retard ! « Je suis vraiment désolée, je dois y aller, je suis en retard ! » Sans dire un mot de plus, je me mis à courir en direction de ma salle après un dernier signe de la main. Finalement m'a journée ne s'était pas annoncée si pourrie que ça. On s'était finalement retrouvés à la cantine où on avait discuté. Et au fil du temps, de semaines en semaines, on devenait de plus en plus proches. Je m suis rendue compte que je l'aimais, et un jour, il m'a demandé de sortir avec lui. Nous étions tout deux en terminale et cela faisait presque un an que l'on s'était rencontré.

Tout allait bien. Tout semblait si parfait, si parfait ... Pourtant, tout n'était pas toujours rose. Alors que j'attaquais mon année de terminale, ma mère m'appris qu'elle était atteinte d'un cancer en dernière phase. On pouvait toujours tenter la chimio, mais il n'y avait que très peu de pourcentages de réussites. Ma soeur était effondrée. Et à vrai dire, moi aussi. Je n'arrivais pas à assimiler tout ça. Comment ? Pourquoi ? Tant de questions demeuraient sans réponses dans ma tête.

Je continuais ma vie comme d'habitude. Je ne voulais pas que le cancer de ma mère se sache. Seule Logan et ma meilleure amie étaient au courant. Ils me soutenaient et m'aidaient beaucoup. D'ailleurs, cette dernière eu l'idée de faire une fête pour oublier mes soucis. Je n'était pas vraiment d'humeur, mais peut être cela marcherait-il qui sait ? Le samedi suivant, je me préparais donc pour la fête qui avait lieu dans une heure et demi. Finalement, ça marchait, et j'oubliais, le temps d'une soirée, tout mes problèmes et toutes mes tensions. Je passais une bonne partie de la nuit à danser, l'autre à boire. Je finis par m'écrouler sur le lit de je ne sais plus qui, fatiguée et très saoul. Le lendemain matin, je me réveillais assez tôt. En faisant rapidement le tour de l'appartement, je me rendis compte des dégâts. Il y avait des gens partout, à moitié nue, à moitié comattant. Je trouvais ma meilleure amie sous une couette, un garçon à ses côtés. J'allais partir quand je me rendis compte que ce garçon était Logan ! Mais qu'est-ce qu'il foutait là ?! Je me calmais, soufflais lentement. Je tirais doucement le drap, et dévoilais la peau nue de ma meilleure amie. Il ne m'en fallut pas plus pour comprendre, je sortis de la chambre en trombe. Quelques personnes , les plus sobres de la soirée, étaient réveillées. Je demandais à l'une d'elle si ma meilleure amie et mon petit ami était saoul une fois que j'eus quitté la fête. Elle me répondit qu'effectivement, Logan était saoul, mais pas mon amie, et que elle lui remplissait son verre tout le temps. Je ne pouvais pas le croire ! Comment pouvait-elle me faire ça ? Je quittais l'appartement, claquant toutes les portes sur mes talons.

L'après-midi, Logan passa à la maison. Il avait l'air coupable. Il me dit qu'il fallait qu'il me parle, et je l'écoutais. « Écoute ... Je ne ... me souviens de rien d'hier soir. Trou noir, néant, vide complet. Tout ce que je sais c'est que ce matin en me réveillant, j'étais nu dans un lit avec ta meilleure amie, nue aussi. Je ne sais pas ce qu'on a fait, mais je t'assure que je ne voulais pas. Jamais je ne voudrais. C'est toi que j'aime. » Je poussais un soupir las et me laissais tomber sur le lit. De grosses larmes coulaient sur mes joues. « Je le savais Logan. Quelqu'un me la dit, et apparemment, elle avait pleinement conscience de ce qu'elle faisait. » Je finis par le prendre dans mes bras pour lui prouver que je ne lui en voulais pas.

Plusieurs semaines passèrent, mais je ne disais rien à ma meilleure amie. Elle ne savait pas que je savais. Je voulais attendre le bon moment et la faire souffrir autant qu'elle m'avait fait souffrir. Le pire, c'était que je ne comprenais pas pourquoi ? Pourquoi m'avait-elle fait ça ? J'avais toujours été présente pour elle, mais apparemment, elle s'en fichait. C'est fou comme le coeur peut passer de l'amour à la haine en si peu de temps.

Je vis enfin le jour J tant attendu arriver. C'était l'occasion parfaite pour se venger. Elle m'avait invitée à passer la nuit dans son appartement, avec juste elle. On discuterait, rigolerait, bref, passerait une superbe soirée. Mais ça, c'était ce qu'elle pensait. Quand j'arrivais chez elle, elle n'était pas encore douché. Elle me fit donc patienter le temps qu'elle se prépare. Il ne m'en fallut pas plus pour sauter sur l'occasion. Je me dirigeais d'un pas décidé vers sa chambre. Je ne mis pas longtemps à mettre la main sur sa cachette de drogue. Je pris deux pastilles, les regardaient. J'en prenais une ? Ou deux ? Je décidais d'en prendre deux. Je remis tout à sa place, et retournais dans la cuisine. Je préparais deux tasses bien chaudes de cappuccino. Dans l'une d'elle, je glissais la drogue. Je souriais intérieurement, songeant déjà à ma vengeance. Elle sortis de la salle de bain, je l'attendais. Je lui tendis une tasse, et on se mit à discuter. J'attendis qu'elle est avalé la dernière goutte de son café pour réellement amener la discussion sur le terrain que je voulais. « Mmh... Et au fait... à la soirée que t'as organisé pour moi tu te souviens ? En fait, je sais que t'as couché avec Logan. » Elle baissa les yeux. J'avais sortis tout avec un calme qui faisait peur. En réalité, ce calme n'était qu'apparent. Intérieurement, c'était une tempête. Je lui lançais un regard noir alors qu'elle allait ouvrir la bouche. « Je me fous de tes excuses ! La seule chose que je veux savoir, c'est pourquoi tu m'as fait ça. » « Je l'aime Raph ... Tu as toujours eu tout ce que tu voulais, mais tu te fichais de ce que je voulais. » Je me levais. J'avais laissé mon sac dans l'entrée. Je le pris, rassemblais mes quelques affaires laissées là, et me rhabillais. « Tu n'es qu'une salope ! Je croyais que t'étais mon amie. Finalement, tu n'es qu'une petite égocentrique qui ne pense pas au conséquence de ses actes. Grandis ma pauvre ! » « Parce que toi tu crois peut être que tu penses aux conséquences de tes actes ?! Nan mais arrête de te foutre de moi ! » « Oui, j'y pense, et tu aurais dû y réfléchir à deux fois avant de me faire ça. Je ne vais pas me laisser faire, et tu risques d'y laisser des plumes, parce que j'ai déjà gagné. » En sortant de son immeuble, j'appelais la police pour lui indiquer que ma meilleure amie se droguait, et que je voulais l'aider. J'expliquais que l'on venait de se disputer parce qu'elle ne voulait pas aller en désintoxication, mais qu'elle avait besoin d'aide. Je leur disais de fouiller sa chambre, et leur donnais l'adresse. Ma vengeance était établie, advienne ce qui adviendra.

Alors que je rentrais chez moi, une demi heure après avoir appelé la police, mon téléphone portable sonna. Je décrochais. « Allo ? » « Allo mademoiselle De Laroche ? » « Oui, c'est pour ? » « Vous nous avez signalé que votre meilleure amie se droguait, et quand nous sommes arrivés, elle était inerte sur le sol... » « ...Elle va bien ?! » « Je suis désolée, elle a fait une overdose, elle est morte. » Elle est morte. Elle est morte. Elle est morte. Elle. Est. Morte. Morte. Morte. J'ai tué quelqu'un. Je suis un monstre. Je ne comprenais pas. Comment deux simples pastilles avaient pu provoquer une overdose ? Avait-elle pris de la drogue avant mon arrivée ou après mon départ ? Je ne le saurais jamais. Le dernier souvenir que j'avais d'elle, c'était son corps recouvert d'un draps blanc.

Mon petit ami me soutenait, ma famille aussi. L'année de ma terminale s'égrenait. Les admissions arrivaient peu à peu. Logan et moi étions admis dans la même université. Lui en économie, moi en journalisme. J'avais tout juste 19ans, j'habitais dans un studio avec mon petit ami, tout allait bien. C'est lors de ma troisième année que la mort de ma mère vint chambouler se monde parfait. Cela faisait plusieurs années que les médecins avaient identifiés son cancer, mais elle avait tenu plus longtemps que toutes les espérances. Voir cette femme si forte, qui m'avait tout appris, mourir me mis un gros coup au moral. Ma quatrième année passa relativement rapidement, rythmée par mes cours de self-defense, mes cours de tirs, et mes cours normaux. Depuis que je lui avais dit que je partais un mois en Amérique l'année prochaine, mon père avait absolument tenu à ce que j'apprenne à me défendre, aussi bien à main nue qu'avec une arme.

La vie peut basculer d'un moment à l'autre. En quelques secondes, en un choix, une décision. Tout ce qui constituait ma vie a volé en éclat. Vous savez, cette époque où tout allait bien, où vous étiez heureuse, où vous ne pensiez pas que tout pourrait basculer tellement la vie effleurait la perfection. Malheureusement, nous ne sommes personne seul. Quand on est entouré, on sait qu'on a une certaine importance dans la vie des gens, on sait que quelqu'un nous attendra pour dîner, que quelqu'un s'intéressera à nos petits soucis. La routine paraît parfois ennuyeuse, mais elle est tellement mieux que le néant. Ce vide oppressant, cette inexistence. Pourtant, il y a quelques temps, tout allait bien. Cela faisait une semaine que j'étais arrivée à New York. Logan était avec moi. Les choses étaient si parfaites ici. Mais les gens semblaient constamment effrayés. Et puis, Logan m'emmena fêter mon anniversaire dans un bar. Sauf que rien ne se passa comme prévu. A la place, on m'embarqua dans un drôle d'endroit. On me fit passer un scan. Et on me jeta dans cet endroit. Cela fait trois jour que je suis là. Je ne comprends rien à ce qui se passe, mais je sais deux choses. Je ne suis pas en sécurité, et je veux partir. Car en trois jours, j'ai eu le temps de me faire l'idée de cet endroit. Le premier jour, j'ai visité, j'ai vu des horreurs. Des gens se battaient à mort avec d'autre personnes. Des fous, cet endroit était remplie de fous. Le deuxième jour, j'ai pris la défense d'une gamine de 16 ans qui allait se faire violer. Mal m'en prit, même si je ne regrette pas de l'avoir sauvé, car l'homme s'en prit à moi.

Je vais devenir folle, je ne tiendrais pas longtemps. Je ne veux pas mourir. Pitié.